Introduction à l'atelier de philosophie 

DIDACTIQUE : mise en place de l'atelier de philosophie

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Lien avec le cours d'enseignement moral et civique - EMCLA BIOETHIQUE   

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Qu'est-ce que la philosophie ? A quoi sert la philosophie ? Quels sont les grands courants philosophiques à travers le temps ? 

Qu'est-ce que poser et résoudre un problème ?

Introduction à l'atelier de philosophie


1. Que veut dire le mot philosophie ?

2. A quoi sert la philosophie ?

3. Pour Luc Ferry, qu'est-ce que la philosophie ?

4. Pour lui, à quoi la philosophie est-elle utile ? 

5. Quelle différence fondamentale L. Ferry fait-il entre la philosophie et la religion ?

6. Quels sont les trois grandes interrogations de la philosophie ?


Un exemple de première réflexion philosophique : A quoi sert l'école ?

Mais à quoi sert l'école ? À apprendre ? À se faire des amis ? À passer le temps ? On a posé la question à la philosophe praticienne Alicia Polzella Gauduel - BRUT 09/2023

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Séance 1 - Les philosophes de l'antiquité : fondateurs de la philosophie

Socrate, Platon et Aristote

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Socrate et la maïeutique

La maïeutique est l'art d'accoucher les esprits, de leur faire enfanter la vérité. Socrate affirme que chacun porte en lui le savoir, sans en avoir conscience. Le questionnement vise à se faire ressouvenir, selon la théorie de la réminiscence fondeé sur la thèse de l'immortalité de l'âme. Puisque l'âme est immortelle, elle détient déjà tous les savoirs. Socrate résume sa définition de la maïeutique : “Mon art de maïeutique a les mêmes attributions générales que celui des sage-femmes. La différence est qu'il délivre les hommes et non les femmes et que c'est les âmes qu'il surveille en leur travail d'enfantement, non point les corps” - Socrate, dans le Théétète. Socrate interroge son interlocuteur et le pousse à confronter ses affirmations à des exemples concrets, à d'autres opinions pour le conduire à douter de ce qu'il affirmait au début (c'est la réfutation). Socrate prétend ne rien enseigner mais plutôt cherche à arracher son interlocuteur au confort de ses idées toute faites.

Platon : du monde sensible au monde des Idées

Platon, disciple de Socrate, distingue deux mondes : Il existe le monde matériel et sensible, dans lequel vivent les hommes. Ce monde est un monde d’illusions dans lequel les choses changent et finissent par disparaître. Il existe également le monde des Idées, qui comporte les idées parfaites, les modèles parfaits des choses matérielles et sensibles. Les choses du monde sensible ne seraient qu’une forme dégradée de ces modèles parfaits, qui sont éternels et immuables. Dans La République, au livre VII, Platon présente l’allégorie de la caverne, qui condense toute sa théorie philosophique. 

L’allégorie de la caverne est une métaphore du chemin qu’empruntent les hommes pour accéder à la connaissance, au monde des Idées. D’abord, ils sont prisonniers de leur ignorance, puis, même si le chemin est difficile et douloureux, grâce à l’apprentissage ils accèdent à la connaissance. C’est le travail du philosophe de libérer les prisonniers et de les amener vers la lumière.


Aristote, physique et métaphysique

Aristote, élève de Platon, critique l'œuvre de son maître et surtout sa théorie des idées. Son œuvre à lui réside pour l’essentiel dans la Physique,  la Métaphysique, l’Ethique,  la Rhétorique, la Poétique. Chercheur et professeur, il systématise tous les savoirs de son temps. Par exemple, il décrit des centaines d'animaux et étudie les diverses constitutions des cités grecques. Il reste avant tout le créateur de la logique. Les traités d’Aristote consacrés à la logique (Premiers Analytiques, Seconds Analytiques, etc.) ont été rassemblés, au IIème siècle dnè. sous le nom d’Organon, c'est-à-dire Instrument de la pensée. Aristote, dans cette œuvre logique s’attache à la démonstration, procédant de manière scientifique et rigoureuse.

La Physique traite de la « Phusis », c'est-à-dire de la nature, et envisage les réalités non immuables, par opposition à la Métaphysique  dont l’objet est stable et éternel. Elle étudie en particulier, les causes de changement dans la Nature, la cause se définissant comme ce qui répond à la question « pourquoi » ? La figure du Sage se détache pleinement de son œuvre : il désigne celui qui possède la connaissance de toutes choses.

L'école des Sceptiques

Le scepticisme est un courant de pensée philosophique qui estime que la vérité est inaccessible et qu’il faut donc adopter une attitude critique à l’égard de toutes les opinions dogmatiques en les « examinant » (skeptikos signifiant « celui qui examine » en grec). Fondée par le grec Pyrrhon d’Élis (vers 365–275 av.n.è.), cette doctrine déploie un arsenal de contre-arguments logiques pour remettre en cause toute affirmation qui prétend atteindre le vrai. Le sceptique sera donc sans opinion (adoxastous), sans inclination (aklinesis), sans agitation (akrandous einai).  

L'école des Stoïques

Né au IVè siècle av.n.è. avec Zénon de Citium, le stoïcisme se développe jusqu'à la fin du IIIème siècle de notre ère. Le premier stoïcisme grec est surtout une théorie de l'univers et une logique. Il définit la sagesse comme le “savoir des affaires divines et humaines”, c'est-à-dire comme la connaissance des lois qui régissent l'univers entier, et non seulement la conduite des hommes. Le stoïcisme romain (Sénèque, Epictète, Marc-Aurèle) est centré sur l'homme, sur l'effort et sur l'intention du bien : la sagesse se définit par la possession d'un art convenable, autrement dit l'acquisition de la vertu. 

Dans le stoïcisme, le bonheur désigne l'indépendance vis-à-vis des circonstances extérieures et le détachement à l'égard des choses. La maîtrise de nos représentations et l'exercice du jugement permettent d'y accéder. C'est une philosophie de la liberté intérieure.

L'école des épicuriens

L'épicurisme est une doctrine matérialiste et atomiste. Epicure (vers 342 - 270 av.n.è.) reprend la physique atomiste de Démocrite (468-399 av.n.è.) selon laquelle notre univers est exclusivement composé d’atomes et de vide. Il en conclut qu’il est inutile de redouter la mort puisque notre âme, elle aussi composée d’atomes, se désagrégera sans que nous en souffrions (la mort n’est qu’un "retour au néant"). Selon Epicure, la philosophie doit conduire les hommes à l’ataraxie ou "absence de trouble" en les délivrant de deux grandes craintes : la crainte des souffrances terrestres et de la mort, la crainte superstitieuse des puissances divines et des châtiments après la mort. Selon l’épicurisme, le sage doit tendre au plaisir en sachant limiter ses désirs.

Epicure conviait ses disciples à une vie frugale et dénuée d’ambition, à l’écart de la vie publique. Dans sa philosophie, le sage ne se préoccupe ni de participer à la politique ni de se marier. Il place l’amitié au-dessus de tout, mais seulement dans le petit cercle des hommes qui partagent ses conceptions.

 

Séance 2 - La philosophie moderne

Le rationalisme

Le rationalisme accorde à la raison le pouvoir d’atteindre la vérité et donc s’oppose d’une part au scepticisme, pour qui la vérité est inaccessible, et d’autre part au fidéisme, qui réserve la certitude seulement à la foi. Selon Descartes, Spinoza et Leibniz, nous avons des idées innées ("nées avec nous") dans notre esprit. L'expérience ne sert qu'à réveiller ces idées, à la faire présentes et actuelles. De cette façon, la pensée peut déduire les grandes lois de la nature, avec une nécessaire démonstration.

https://youtu.be/sHpgSzHOkEg (04:14) - Leibniz


L'empirisme

Il n'y a pas d'idées innées. L'esprit est une table rase, une page blanche que l'expérience va remplir. On ne peut pas déduire les lois de la nature par la démonstration. On peut les induire par des expériences particulières qui donnent de simples généralités. L'empirisme ne reconnait pas les idées abstraites comme l'"âme", la "substance" ou la "matière".

Le contractualisme

Le pouvoir politique est issu d'un contrat passé entre les hommes. Il y eu deux moments. On passe d'abord par l'état de nature puis à l'état de société grâce à un contrat social. Ce n'est pas une description historique mais une "fiction théorique". Hobbes défend l'idée d'un pouvoir absolu. Pour Locke, l'Etat se limite à protéger les biens et les libertés des citoyens. Pour Rousseau, le peuple détient le pouvoir absolu et le citoyen obéit à la loi et à personne en particulier.


Kant et le kantisme

Kant examine l'origine des connaissances et comment elles fonctionnent dans les différentes parties de la pensée humaine. Il veut préciser comment ces connaissances peuvent vraiment affirmer, supposer ou bien espérer. L'esprit humain ne peut rien connaitre en dehors de l'expérience sensible mais il peut au moins penser. La tendance de la raison est de vouloir tout expliquer, même sans l'expérience. A ce stade, il y a déraison et contradiction.

 

Séance 3 - La philosophie contemporaine

Nietzsche et les philosophes du soupçon

Nietzsche affirme que "Dieu est mort". Il veut dire par là que les croyances ne sont plus des évidences absolues. Si Dieu n'existe pas, que sont le Vrai et le Faux, le Bien et le Mal, le Juste et l'Injuste ? 

 

L'existentialisme

L'incertitude devant le sens ou le non-sens de la vie produit de l'angoisse. Le seul fait d'exister est au cœur de l'analyse. Sartre pense que l'homme doit définir lui-même le signification de son existence et personne d'autre. Aussi, l'homme est "condamné à être libre". 

Une petite révision des pensées philosophiques à travers le temps et les auteurs


Une petite révision écrite de l'atelier d'initiation à la pensée philosophique

La philosophie, c'est l'amour de la sagesse.

Luc Ferry (21e siècle) définit ainsi la philosophie : "Les grandes philosophies sont des grandes doctrines du salut sans Dieu (...) pour se sauver des peurs qui nous empêchent de bien vivre et parvenir ainsi à la vie bonne grâce à l'exercice de la philosophie (...) Pour se sauver de quatre grandes peurs, des peurs physiques, des peurs sociales, des peurs psychiques, et surtout de la peur de la mort."

Les fondateurs grecs de la philosophie (5e/4e siècles avant notre ère) : 

Socrate  "accouche" les esprits en les faisant douter des idées toute faites. Platon libère les esprits pour les amener à la connaissance. Aristote cherche à démontrer scientifiquement et amène les jeunes à apprendre en fréquentant le lycée.

Les écoles philosophiques de la Grèce de l'antiquité (4e/3e siècles av. notre ère) :

Les sceptiques veulent comprendre en examinant calmement les choses. Les stoïques exercent leur jugement avec détachement et liberté d'esprit. Les Epicuriens cherchent à se défaire des grandes peurs comme celles des souffrances et de la mort, en trouvant du plaisir à limiter leurs propres désirs.

Aux 17e et 18e siècles (d.n.è), Descartes, Spinoza, Leibniz et Kant insistent sur le fait que l'expérience permet à la pensée de déduire les grandes lois de la nature et de les démontrer. Hobbes, Locke et Rousseau définissent les rapports entre l'homme et l'Etat.

Au 19e siècle, Nietzsche proclame que "Dieu est mort", c'est à dire que la conception qu'on se faisait de Dieu dans l'Europe catholique n'existe plus et qu'il faut construire quelque chose de nouveau. Au 20e siècle, Sartre affirme la liberté de l'homme à définir lui-même la signification de sa propre existence.

Quelques mots clés : maïeutique, allégorie de la Caverne, raison, démonstration, contrat social, remise en question des croyances, liberté.